Ci-dessus un autoportrait que j’ai terminé récemment. Il y a des avantages et des inconvénients quand on peint un autoportrait:
Côté avantage: Le modèle est toujours à l’heure. Il retrouve toujours la bonne pose. Il prend un moment de repos et revient travailler quand il faut. Il s’habille comme vous le souhaitez. Il ne perd pas de temps. Il est sympa, même quand il n’a rien à dire. Il travaille gratuitement.
Côté inconvénient: Vous ne pouvez pas le mesurer avec un fil à plomb ou un pinceau (si vous tachez de le faire, il se met à vous mesurer de la même manière et cela devient vite agaçant). Il a tendance à vous regarder longuement et de façon intense et peut paraître un peu fâché, voire fou. Il tient son pinceau dans la mauvaise main, place sa raie dans les cheveux du mauvais côté de la tête et son grain de beauté se trouve sur la mauvaise joue. Vous devez éclairer votre modèle avec soin.
Dans un autoportrait l’éclairage est un problème particulièrement délicat. Ici, vous voyez un autoportrait de Sir Joshua Reynolds qui montre clairement le problème d’une lumière venant de face.
Ici, vous avez un jeune Rembrandt avec la lumière de dos, enfin presque. Ce positionnement lui évite le problème de Reynolds. L’effet est dramatique, mais dans cette pénombre nous ne l’apercevons qu’à peine.
Ci-dessous Sargent avec un éclairage latéral. Ce positionnement de la lumière me parait sensé. Nous arrivons à voir une bonne moitié du visage de l’artiste. Cela devait également le permettre de travailler tranquillement sans être gêné par une lumière éblouissante ou une obscurité accablante.
J’ai décidé de m’éviter des ennuis en suivant l’exemple de Sargent.
Il y a un autre inconvénient à ne pas oublier quand on peint un autoportrait – les autoportraits se vendent difficilement à moins que l’artiste soit jeune et belle. J’imagine que mes enfants hériteront de mon tableau.