Il y a quelques semaines, j’ai peint un nu féminin. C’est une chose rare avec moi, car les tableaux de nu se vendent avec difficulté et peuvent être assez chers à peindre (il faut payer le modèle et chauffer le studio à fond pour empêcher le modèle de devenir bleu de froid, une couleur peu acceptable). La plupart d’entre nous ne sont nus que lorsque nous nous baignons ou nous allons nous coucher, alors, à mon avis, une composition raisonnable et naturelle se limite à ces deux situations. Ci-dessous vous trouvez la Rokeby Vénus de Velazquez qui m’a été une inspiration pour la composition (miroir, divan et vue de dos).
Je note en passant que Velazquez a peint sa Vénus avec une grande douceur lui donnant
un aspect particulièrement féminin.
Dans sa Baigneuse Valpinçon ci-dessous, Ingres peint son modèle assis sur un divan ayant pris un bain ou peut-être s’apprêtant à en prendre un. Comme dans tout le travail d’Ingres, je trouve une étonnante délicatesse dans sa reproduction des tonalités et des couleurs de la chair. J’ai tâché d’imiter cet effet mais je sens qu’il me reste bien du travail à faire pour reproduire la subtilité que j’aperçois chez Ingres.
Ci-dessous vous trouverez une photo de mon tableau. Il m’a fallu six jours au chevalet dans mon atelier et des semaines de réflexion et de préparation pour le terminer. Un grand merci à mon modèle qui a fait preuve de beaucoup de patience.