L’image ci-dessus est une illusion d’optique bien connue. C’est à la fois une image d’Albert Einstein et de Marilyn Monroe selon la distance à laquelle se place l’observateur. Vous pouvez faire l’expérience vous-même : si vous reculez de votre écran vous verrez Marilyn Monroe se dévoiler lentement.
Quand on observe une personne à environ cinq mètres, en règle générale le visage est reconnaissable, mais on distingue plus difficilement certains détails tels que les sourcils, les rides et les grains de beauté. C’est ainsi que l’image en question vue de loin ressemble à une jeune Marilyn – nous ne voyons aucune imperfection. Mais de près, on y voit des lignes qui tracent les sourcils d’Einstein, son nez, sa moustache et ses rides, particulièrement autour des yeux.
Tout cela démontre très bien ce que l’on nous enseignait à mon école d’art : éloignez-vous de votre sujet et capturez le tout ensemble*. Nous voyons les choses différemment en fonction de la distance qui nous sépare de l’objet que nous regardons. Un portrait doit faire preuve d’une ressemblance indubitable lorsque le spectateur l’observe de loin, par exemple quand il entre dans une pièce et le voit sur le mur en face.
Pour la plupart, mes modèles veulent bien paraitre leur âge mais n’ont aucunement besoin d’une image aussi
précise qu’une carte topographique. Les personnes d’un certain âge apprécient le fait qu’à environ cinq mètres (c’est à dire la distance à laquelle je me tiens pour peindre leur portrait), je ne vois que très vaguement les tristes résultats des intempéries des années passées. Malheureusement, quand je me place à cinq mètres de mes modèles, ils se transforment rarement en stars hollywoodiennes. Par contre, bien rares sont mes modèles qui ressemblent à un physicien éminent.