Depuis quelques semaines ma femme s’occupe d’un magnifique chat siamois pour une cousine qui est en voyage. Je trouve les siamois élégant (leur sveltesse et les longs gants en velours noir ont leur petit effet), et comme j’en avais un à la maison, il m’a servi de modèle. Malheureusement, Pouchkine (le chat en question) ne se tient pas tranquille longtemps sauf quand il est endormi, mais là, il se met en boule ce qui est une pose très peu inspirante. Il y a des moments quand il reste assis pendant plusieurs minutes, et à ce moment-là je peux tenter une esquisse rapide. Pour le corps, la tâche n’est pas trop difficile mais pour la tête c’est autre chose, car il a tendance à tourner son regard en direction de tous les petits mouvements ou odeurs vaguement intrigants qu’il aperçoit autour de lui. Il y a aussi ses oreilles, particulièrement agaçantes, qui s’agitent dans tous les sens comme des antennes de radar détraquées. Pour le peindre, j’ai tracé sa silhouette au crayon et puis j’ai terminé le croquis à l’aquarelle.
Parmi les œuvres des anciens maîtres qui m’inspirent, je n’ai pas trouvé de portrait de chat siamois. Dans ses livres Tintin, Hergé nous en dessine un (ce qui bien amusant mais pas tout à fait un grand travail artistique). Milou le découvre gracieusement installé à Moulinsart et à plusieurs occasions leurs rencontres se terminent en dispute. Comme Pouchkine, le chat de Moulinsart s’avère être un dur à cuire …
…mais les deux deviennent amis au bout d’un moment.
De ces deux énergumènes, Hergé a fait une petite étude (voir ci-dessous) que Sotheby’s a réussi à vendre récemment et de manière très confortable, ce qui me fait croire qu’il me serait plus intéressant éventuellement de faire de la bande dessinée.
Hergé Georges Rémi dit (1907-1983) Milou et les chats, fin des années 1940